II Le rap conscient de nos jours
A- Les années 2000
L'idée du Rap "conscient" est réapparu lors des années 2000, un tournant majeur dans le milieu de la musique en France. En effet, avec l'apparition des rappeurs tels que Fabe, le groupe IAM, Suprême NTM ou encore Disiz ce que beaucoup de gens pensaient jusqu'ici tout bas à été révélé tout haut. Le Rap conscient est l'un des seuls genre musicaux capables de parler à la jeunesse de toutes les communautés ethniques ou religieuses, d'intéresser autant un blanc d'origine brésilienne qu'un migrant d'origine sénégalaise.
Le rap est un élément de rassemblement et d'effacement des différences culturelles, il devient très vite un outil de lutte contre les inégalités et la discrimination. Les minorités visibles ont enfin un moyen de confesser le racisme vécu directement ou indirectement, il sert de support au discours "antiraciste".
Dès le début des années 2000, NTM s'indigne à l'idéologie du Front National en disant, dans Blanc et Noir : "Il est blanc, je suis noir, la différence ne se voit que dans les yeux des batards".
Au fil du temps, les rappeurs continuent a faire passer des messages toujours autant ciblés sur le racisme mais l'arrivée d'une rappeuse vient faire polémique : Diams, notamment avec son titre Marine. Ce morceau est une lettre poignante directement adressée à Marine Le Pen où elle déclare sa haine. On voit sa colère par l'utilisation du tutoiement tout au long du texte, qui exprime qu'elle ne lui donne aucun respect. La rappeuse accuse Marine et son parti politique d'être la cause du racisme en France ("Si je m'adresse à toi ce soir c'est que t'y es pour quelque chose, t'as tout fait pour que ça foire/T'es mon aînée et pourtant je ne te respecte pas"). Ce morceau a tellement marqué les esprits qu'elle est remonté aux oreilles de Marine Le Pen, qui lui a même répondu par lettre.
B- La nouvelle génération
Comme le dit si bien Kery James dans son titre Dernier MC "c'est le retour du rap français qui fait bouger les coeurs et les têtes avant les fessiers". Après une période dissidente dans le milieu du Rap français avec l'apparition du rap gangsta (rap ayant la particularité de mettre en avant et de faire l'apologie de tout ce qui brille, l'argent, la femme-objet, le pouvoir, la drogue et la consommation excessive de bien matériel) il ouvre une nouvelle fois les portes du retour du rap conscient.
La nouvelle génération de rappeurs en sera alors très inspirée et le début d'une nouvelle aire fera son apparition. Le panel des inégalités traitées sera plus large et fera la place à la misogynie comme Balance ton quoi de Angèle, aux discriminations envers les religions, aux inégalités d'éducations, inégalités de milieu de vie, certains rappeurs viennent même à pointer du doigt la pédophilie comme dans le son Julien du rappeur Damso qui aura créé une polémique en 2018.
Des métaphores, des énumérations, des gradations et tant d'autres procédés et figures de styles sont permis pour dénoncer tout cela dans leurs textes. Construit pour la plupart comme des poèmes à base de vers, et de rimes ou écrits en prose.
Les rappeurs Bigflo et Oli sont une pièce maîtresse de cette nouvelle génération de rappeurs et ils seront l'exemple le plus concret que nous puissions vous donner. En effet, dans leur titre Je suis ils défendent un grand nombre de causes et font preuve d'une maturité stupéfiante en défendant chaque intervenants dans les conflits. A l'instar d'autres rappeurs il ne parlent pas que de leurs vies, et se mettent à la place de ceux dont il parlent dans une chanson, de plus, intitulée Je suis. Ils sont hyper conscient des réalités qu'ils décrivent, et cette musique est un trésor de construction. Elle est basée sur une seule structure, une série de cours portraits:
-débutants par "je suis" suivi d'un adjectif en guise de présentation
-Un commentaire souvent négatif
-Une teinte d'espoir
-La présence du temps qui passe et l'idée de lassitude
Exemple:
Basé sur un jeu d'opposition, présence d'un zeugma, et d'une allitération en P pour le celui de gauche